Mercredi 2 octobre 2013 à 20:04

http://suicides.underground.cowblog.fr/images/womanatfosterbeachbyjonniedeed6ov6gh.jpg Je pense trop. Tout le temps. A propos d'à peut prêt tout. Et c'est fatiguant. Mais je crois que c'est une déformation professionnelle. A passer mon temps à analyser les comportements pour déterminer les besoins de demain, j'en fini par analyser vos réactions pour déterminer ce que sera notre avenir.
Du coup tu vois quand tu réponds pas au téléphone, moi j'ai peur. Je me demande où on en est. Je me demande à quel point on s'est perdu et à quel point on se retrouvera. Et j'en reviens à penser a nous deux. Je crois que tu es une de mes premières relations pas banales, la première d'une longue lignée. Je crois qu'on a passé 22 ans a se trouver, se perdre, se retrouver, et s'éloigner sans bruit. Je crois qu'on a passé 22 ans à s'aimer sans toujours se comprendre, à toujours vouloir se comprendre sans jamais oser se livrer. L'avantage avec toi c'est que je sais que je ne te perdrai jamais. Que tu ne bouges pas. Tu restes un point de repère fixe dans ma vie en bordel. Parce que honnetement, si on cherchai dans le dico la tout de suite maintenant la définition de foutoir, je suis sûre qu'il y a mon nom à coté. Je ne pensais pas que le bordel que j'accumulai sur mon bureau à 15 ans pouvais se répercuter à ce point la dans ma tête et dans ma vie 8 ans plus tard.  Enfin bon, globalement ça me va, c'est créatif le bordel, ça me colle à la peau depuis que j'en ai eu la possibilité. Par contre j'aimais bien quand je pouvais te le raconter. Aujourd'hui j'ose plus tellement. J'ai l'impression de te prendre du temps, j'ai l'impression qu'à côté de ta vie à toi, c'est pas trop important. Parce qu'en vrai, en fait, il ne se passe rien. Ca se passe toujours dans ma tête ce type de raisonnement. Ca prend tout mon temps, ça me fait du bien, ou du mal, au choix. Ca commence à guider ma vie, à me faire choisir une destination, à me tracer doucement un destin. Mais ça ne se voit pas. Ca se contente d'etre la et de bouillonner au fond de moi.
Du coup, quand tu finiras par m'apeller, je ne suis pas sûre de savoir vraiment quoi te raconter. Je ne suis pas sûre de savoir te dire que je suis terrorisée par l'année qui s'annonce, même si je sais que tout ira bien et que je vis surement un des moment les plus excitants de ma vie, j'ai peur de ne pas être à la hauteur de mes rêves. Et parfois, ça me paralyse. J'aimerai bien que tu le saches pourtant. Juste pour me dire que tu me connais. J'aimerai que tu sache aussi que tous les jours je réalise que je finirai par partir loin pendant un paquet d'années. Et que j'ai peur que votre monde à tous tourne sans moi, et pourtant, je crois que je n'ai pas le choix, que je dois partir si je veux finir par me trouver. Je n'ai pas le choix parce que c'est presque écrit dans mon ADN que je dois foutre le camp en vrai, pour longtemps, pour que tous vous me manquiez tellement que je finisse par me prouver que toute seule je m'en sors quand même. Et ça me fait peur. Alors d'ici Février, j'ai envie de profiter de vous. De vous voir le plus possible, de vous connaître le plus possible, de lier tellement fort votre histoire à la mienne qu'elles ne se sépareront plus jamais. Envie de pouvoir dire "And the distance is not true, when we know it's me and you".
Sinon, j'aimerai te dire aussi à quel point mon coeur est une ruine et à quel point je m'en fout. Quand j'en parle à Manu, il me fait la moral pendant tellement longtemps que je crois que lui même finit par oublier ce dont on parlait au début de la conversation. Il joue au grand frère, celui qui à l'expérience necessaire pour que je me plante moins que lui, dans le fond c'est plutot mignon. Ce que j'ai toujours préféré avec toi, c'est que toi tu ne joues pas, du moins pas avec ça. Parce que tu as compris, et tu m'as fait comprendre, qu'un rôle comme le notre, ça s'invente au fur et à mesure de la vie et qu'aucun stéréotype de ce que la fraternité devrait-être ne colle tout à fait à nos vies. Alors je sais que quand je te dis que je suis en bordel, un peu bancale et que je m'en fout parce que je sais que ça passera, je sais que t'essayeras pas de me réparer, tu m'expliqueras peut être comment je fais moi, pour me réparer toute seule, mais tu feras en sorte de ne pas me sortir ces phrases toutes faite qu'on balance à sa frangine quand elle se fait piétiner l'espoir par un sale type, et c'est pour ça que j'ai envie de t'en parler. Je ne sais pas si tu souviens, il y a longtemps tu m'as dis "Le matin où il ne sera plus la première chose à laquelle tu penses en te levant, tu auras fait le plus dur"  et bien cette phrase j'y pense tous les matins en ce moment. Et ça aussi, j'aimerai que tu le sache. Mais j'ose pas. 
Enfin, j'aimerai réussir à te dire à quel point je suis fière de toi. Et à quel point ça compte pour moi que tu sois fier de moi. Et je crois que quand tu m'appelleras, je n'oserai pas. Même si je ne me l'explique pas vraiment, c'est toujours plus simple de raconter des banalités que d'expliquer ce qui se passe dans nos têtes. Enfin bref... Si j'ose pas, je crois que je te montrerai ceci. ça sera toujours ça!

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