Parfois je me sens tellement depassee par la situation que j'ai juste envie de rentrer me coucher. De me foutre sous la couette, de plus jamais sortir, de plus jamais avoir a gerer autre chose que moi meme, de ne plus jamais entrer en contact avec le monde. Parfois j'ai l'impression de recevoir trop d'infos, de solicitations, de demandes et je tombe de fatigue au milieu de la journee comme ca, pour rien. Et ca me depasse d'autant plus, de ne pas saisir pourquoi je suis crevee comme ca, pourquoi parfois tout est un effort, pourquoi la vie est plus complique qu'elle ne le devrait de temps en temps. Parfois, dans ces moments la, je commence a paniquer en me disant que ca n'ira jamais mieux. Que le fantome de la depression me reguette tranquillement, qu'il attend que je lache du mou pour me fondre dessus, alors meme si je suis KO je continue, parce que j'ai peur de lacher prise, parce qu'a part ca, j'ai pas d'explications au fait que je sois au bout du rouleau sans raison ... Et a ce moment la, y'a toujours quelqu'un pour me rapeller qu'en fait si. Y'a une raison. Et qu'en fait y'a une autre explication que la depression chronique, dramatique et ineluctable. Et a cet instant la, ou une ame bienveillante me demande de regarder en arriere, pour faire le bilan. Ca donne ca. Il y a presque un an jour pour jour je me suis fait pieter le coeur, l'espoir, la confiance, l'innocence, les projets et les convictions en une journee. D'un seul coup. Par la personne que j'aimais a ce moment la le plus au monde, a qui je faisais confiance, a qui j'avais tout confier. Qui connaissais mes doutes, mes peurs, mes cicatrices, mes parcours. Parce que je pensais vraiment que c'etait bon, que c'etait lui, et que le fiat de m'ouvrir a ce point, ca me liait a lui de cette facon un peu indescriptible qu'on essaye de comprendre quand on est amoureux. Je pensais inconsciement que tout lui dire, c'etait notre pacte pour rester ensemble a vie, aussi debile que cela puisse paraitre je m'en rend compte aujourd'hui. Et puis il est parti. Salement. Plutot meme tres salement. Il a trainer dans la boue le souvenir de 3 annees en enchainant les bourdes et les manques de respect. Il y a un an presque jour pour jour. Y'a tout ce qui faisait de moi, moi qui est tombe. Enfin, tout ce que je pensais qui me definissait. J'ai mis du temps, a comprendre l'etendu de ce qui avait ete brise ce jour la. C'etait pas juste un chagrin d'amour. C'etait un chagrin de vie. C'etait plus grand que lui, c'etait un peu ce qui fait de moi, moi, aujourd'hui. C'est pas juste que j'ai du apprendre sans lui. C'est que j'ai du apprendre a vivre avec moi, a un moment ou j'avais oublier qui j'etais. Parce que c'est un peu la joie des relations toxiques, que d'oublier qui nous sommes, pour ne jamais en sortir. C'est lui qui est parti finalement, et un an apres, je pense que c'est le meilleur truc qui ne me sois jamais arrive. C'est pas simple de faire le bilan d'un an de vie quand il a ete aussi rempli que celui que j'ai vecu. En vrai j'ai rien fait, je suis toujours dans le meme appart, dans le meme boulot, avec a peut pres les meme amis. Avec un nouveau soutient dans ma vie surtout, qui me montre doucement l'amour d'une autre facon. Avec tout ce que ca a de genial et de flippant. Mais en vrai en un an, il s'est passe tellement beaucoup plus que ca. J'ai mis a peine plus d'un mois, a arreter de l'aimer. Quelques semaines a me rendre compte de tout ce qui n'allait pas. Et a ce moment la toujours, je ne me rendais pas compte de tout ce qui avait ete foutu en l'air ce jour la... Foutu en l'air ou renover, je ne sais pas trop. Je crois que j'aurai pu faire semblant a ce moment la. Rester dans mes vieux systemes, cotoyer mes vieux demons, ne pas sortir d'avantage de ma zone de confort et recommencer, bancale et sure de moi. J'aurai pu, mais en fait j'ai pas eu le choix. Y'avait tellement plus rien qui tenait droit, et ca faisait tellement maltout ca, que je pouvais meme plus, mettre de la peinture sur le papier peint et continuer. Je pouvais meme plus pretendre que je n'avais pas changer, que ca allait, que je gerait. Et pourtant, j'ai gerer. J'ai jamais ete toute seule, et pourtant j'ai ete ma meilleure pote pendant 1 an. Parce que malgre moi j'ai ete tellement ego-centree que j'arrivais pas a voir les autres autant que je le voulais, autant que d'habitude, autant qu'avant. Parce que les histoires de vies de n'importe qui trouvait un echo dans la mienne. Et venait resonner bizarement dans l'immensite de doutes que j'etais devenue. C'est dur d'oublier qui l'on est. et c'est encore plus dur a expliquer parce que ca semble irrel. Et pourtant. J'ai passe des mois a douter de tout et de moi. A me demander si vraiment je voulais chaque action que j'etais en train de faire. A me demander si vraiment, je voulais envoyer ce message, pleurer pour cette raison, ou pour une rautre au fond que je ma cache a moi meme? Est ce que vraiment c'est lui qui m'enerve? ou bien c'est bien? ou bein c'ets ma vieille reaction a de vieux systemes qui n'ont plus lieu d'etre aujourd'hui, comme des souvenirs jaunis du temps qui passe... Est ce que vraiment, ces gens acquis sont acquis? Et sont-ils aussi important que je le pretend, le voudrai, le permet? Est ce que vraiment, je veux me confier sur ca? ou pas? Est ce que je veux? Et si je ne veux pas, est ce que je me protege? Ou est ce que je me defini, juste... Voila en gros c'etait ca, pendant des mois, des mois ou en plus de ca, en plus de moi, j'ai du construire un nous a deux. Avec un mec merveilleux aussi peter que moi. Ca nous est un peu tomber dessus comme ca, quand je lui ai dit que j'etais pas prete mais que j'avais envie d'etre avec lui, il a dit ok. Et je crois que ni lui ni moi on n'avait conscience a quel point j'allais ramer a ce moment la. Je dis toujours a chaque rupture que le prochain ramera, mais en vrai la personne qui rame le plus, c'est moi. Apres j'ai arreter, un peu grace a lui, beaucoup grace a moi, de tout questionner comme ca. Parce que ca faisait deja presque 6 mois que j'etais en train de (re)devenir moi. Et que fallait que j'apprenne a m'affirmer, a me definir et a me comprendre. Alors j'ai affirmer des trucs. Non sans me les etre expliquer 10 fois de suite avant, et me les etre fait confirmer par a peu pret le monde entier. Non parce qu'en fait, il s'est passe ca, et moi du coup j'ai ressenti ca... tu valides ou pas? Oui j'en etais la. Vraiment. J'etais petee. A ce point la. J'ai appris a vivre avec mon hypersensibilite, aussi, parce qu'a force d'etre paumee, la tentation de tout rationaliser etait plutot pas mal assez grande. Mais moi je suis pas faite comme ca, la rationalisation, je ne peux pas. Alors j'ai appris a danser, malgre ca, et avec ca aujourd'hui, mais ca n'a pas ete la partie la plus fun de l'annee. loin de la. D'ailleurs en fait y'a pas grand chose qui ai ete fun, quand on parle de remise de en question et de developpement personnel. Je crois que sans dramatiser, ca serai cool que j;admette que quand meme, j'ai morfler. Mais ca vallait le coup quand meme, voila. Ca vallait le coup, de douter de tout, de chercher des reponses partout, chez tout le monde et dans toutes les situations. Je me suis identifiee, comparee, interrogee, beaucoup plus pendant ces 5 mois la que pendant une vie entiere je crois. Je crois que c'est aussi la que j'ai vu la montagne. Celle qui avait ete deplacee en Septembre dernier. Celle qui j'avais pas vu, sur le coup. Et j'ai flipper. Parce que je me suis bien dit que j'y arriverai jamais, que perosnne aurai la force de faire ca, surtout pas moi. Que j'etais trop en vrac que j;avais trop de truc a gerer, que je savais meme pas me lever le matin un jour sur deux et que BAM comme ca d'un coup il fallait que je regagne confiance en moi... et dans les autres... C'est une connerie la confiance en soi, je veux dire, pas douter de ses capacites, non le niveau au dessus, douter de soi, en tant qu'etre humain entier. Se demander si nos sentiments sont les bons, si nos decisions sont les notres, se demander si ce qu'on a envie de partager vaux le coup, ou non, si on a besoin de le sortir ou plutot besoin d'etre entendu juste... Si on aime, ou si on a envie d'etre aime. Et si l'amour c'est ce qu'on a toujours cru, ou si c'est mieux encore, ou juste different. En fait c'est quoi? Est ce qu'on a jamais aime vraiment? Oui... Oui mais mal, et aimer bien, ca se fait comment? Et bien, ca veut dire quoi au juste vraiment? C'est une connerie parce que y'a pas de reponse a des questions comme ca, tant qu'on n'a pas oser se les poser a sois meme. Mais pour ca, ben faut se faire confiance, a nous meme, en nos reponses a nous. Alors qu'on ne se crois pas. Du tout. Parce que je me suis deja planter magistralement une fois. Parce que j'ai cru au prince charmant alors que c'etait un illusioniste. Comment est ce que je peux encore, me faire confiance a moi... Apres tout ca. Alors voila c'est une connerie. Parce que ca demande un putain de courage au moment ou on en a plus. Le courage quand on est victorieux ca va, quand on sort d'une victoire, on est courageux on est confiant on va plus. Quand on vient de se faire laminer la gueule a coup de bulldozer. Etre courageux... c'est du delire total. Et pourtant la vie est ainsi est ainsi faite qu'en fait quand on n'a pas le choix, on y va. J'ai pas choisis de tomber amoureuse de toi. Et si j'avais eu le choix, je l'aurai pas fait. Mais l'amour au fond, c'est toujours le truc qui m'a porte et qui m'a defini et j'aurai laisser rien ni personne m'enlever ca. Alors oui cette annee, c'est le seul truc qui m'a porter. L'amour. Paradoxalement. L'amour de mes potes et mon amour pour eux. Et puis mon amour pour toi. Et ce moment debile ou te dis : Je suis petee et je vais etre vulnerable, meme si je risque de manger le bitume, parce que si je ne le suis pas maintenant, alors je risque de le regretter toute ma vie. Maybe. Et ce moment ou ton corps et ta tete reuni te demande de foutre le camp. Ou tu perds 5 kilos en 4 mois. Ou t'arrives plus a dormir ni a te detendre ni a rien. Et ou tu continues quand meme parce que ton coeur te dis que c'est le bon chemin. C'est ca la vulnerabilite en vrai, et la force, et l'amour. C'est pas toujours simple et rose et brillant. C'est pas toujours evident. Parfois j'ai eu l'impression de devenir skyzophrene, souvent j'ai eu l'impression de me planter, de me voiler la face, de m'illusioner. Et je sais aujourd'hui que non. Parce que si c'etait pas de l'amour, ce que je ressens pour toi, je ne me serai pas infligee ca, jamais, ni pour toi ni pour personne. Je me suis infligee ce tourbillon de vulnerabilite et de peur. Je me suis forcee le courage au moment ou j'en etais le moins capable. Pour moi avant tout. Parce que je savais, profondement, que tu valais, et que tu vaux le coup. Et donc aujourd'hui j'en suis la. J'ai reussi a arreter de me remettre en question quand ce n'etais pas necessaire. Et j'apprend a me faire confiance moi. A ne pas rationaliser mes emotions et a croire en ce que je ressens sur l'instant, vraiment. Ca m'a aider tout ca, parce qu'aujourd'hui je comprend mes emotions mieux que jamais, parce que je sais pourquoi je veux ce que je veux. Parce que je sais ce que je vaux aussi, a travers les tempetes et les douleurs, je sais sur qui je peux compter et je sais que je peux me relever. Ca m'a aider, parce qu'aujourd'hui je sais, que la vrai force c'est le courage d'etre vulnerable. Et m'en veux pas mon amour si j'y arrive pas encore tout a fait avec toi. Si je m'ouvre par a coup, si je ne m'exprime qu'a demi- mots, si je ne suis pas encore assez forte pour m'ouvrir autant que je le voudrai, autant qu'on le merite, autant que je l'ai fait. Ca va venir, mais la je peux pas. Parce que je suis crevee d'etre forte et de me battre et que j'ai besoin de vacances avec ce combat la et que je l'ai merite. Aujourd'hui ca va. J'arrive a me lever le matin, j'arrive a te faire confiance quand t'es pas la, j'arrive a te dire les choses importantes, maladroitement mais toujours. J'arrive a etre fiere de moi parfois quand je me croise dans le miroir. Alors je sais que j'arriverai a faire tout le reste. A franchir toutes les etapes que j'aurai besoin de franchir, meme celles que j'aurai pas envie d'affronter, quand j'aurai pas le choix. Voila, c'est un peu ca reprendre confiance en soi. C'est savoir qu'on va continuer de galerer mais qu'on peut endurer quand meme, et qu'on endurera. Mais avant ca je vais dormir un eternite ou deux, et on verra apres le programme que la vie a ecrit pour moi pour me faire avancer.