Je devrais travailler. Mais il a toujours un truc pour que je ne le fasse pas. Parfois on est tellement perdu qu'on ne sait plus tellement où regarder ni dans quel sens poser les mots. Un peu comme en voiture. Quand on te demande "et sinon l'an prochain tu vas où?" et que notre plus grande envie de devenir aussi figer que le paysage qu'on regarde, de s'incruster dans le siège et de disparaitre. Un peu pour fuir la réalité, un peu pour ne pas avoir à dire qu'on ne sais toujours pas. Un peu comme en plein milieu de la rue on se met a serrer sa main jusqu'à ce que les jointures de nos doigts deviennent blanches, pour avoir mal, mal à la main pour oublier qu'on à mal ailleurs. De la même manière qu'on veut disparaitre dans ses bras quand il parle sans réfléchir. De la même façon qu'on se répète que ça ira que ça passera pendant qu'il nous interdit d'accéder a ses bras justement. Parfois on est perdu au point qu'on ne sais plus comment avancer, et qu'au lieu d'avancer on court. ça s'appelle la fuite en avant, et en fait ça fait vachement peur.
" Il m'était arrivé pire : j'avais rencontré la musique de ma vie. [...] Seul le bruit des coups de feu surnageait de ma prison acoustique." [Journal d'hirondelle] page 57
